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SAVOIR ET PATRIMOINE




-------------- Actualité --------------

Il est le dernier tonnelier landais

        

On croyait le métier disparu. C'est qu'à l'heure de l'industrialisation, du tout uniforme, de la standardisation, le tonnelier est une figure du passé, alors que jusqu'au XIXe siècle, les Landes exportaient vers l'Angleterre et les Pays Bas, et qu'on comptait les tonneliers par centaines, la barrique ne revenant pas au pays.

Aujourd'hui, l'irréductible Landais se nomme Gilles Bartholomo, tonnelier installé au Frêche.

Les meilleures marques connaissent l'adresse, route de Saint-Vidou, au Frêche. C'est là qu'est installé depuis 1991 Gilles Bartholomo,
qui vient de franchir le demi siècle avec l'allant d'un jeune homme. Son coup de main et son « œil » sont légendaires dans la région et au-delà.

Personne mieux que lui ne sait repérer le bon bois, du chêne pédonculé du pays gascon, le préparer par un mérandier en douelles, qu'il va ajuster, assembler, polir, chauffer, resserrer à l'aide de cercles de fer, avant d'insérer les pièces de fond, puis le trou de bonde et de broquereau percés.

    

Tout réside dans la « patte », car aucune machine n'a à ce jour remplacé l'homme dans la fabrication des barriques. Heureusement,
le travail ne manque pas pour Gilles et ses deux apprentis, entre petits vignerons voulant rester maîtres de leur produit, et producteurs
d'armagnac, qui connaissent l'importance d'un tonneau parfait pour sortir un breuvage d'exception.

C'est le cas du domaine de Charron, qui lui commande des tonneaux de 420 litres, ou de celui d'Arton, qui ne produit que 2.800 bouteilles, du Château du Busca-Maniban et de beaucoup, beaucoup d'autres, même situés en dehors de notre région, tel le Vieux Marc de Mourvèdre, de Pibarnon, situé en Provence.

À 51 ans, Gilles ne pense pas encore passer la main mais a comme tout artisan responsable le souci de transmettre son savoir-faire.
Auprès de lui sont venus apprendre et travailler un Auvergnat, Eloi Micolon et un Landais, Clément Darbins.

Le premier suit un CAP au CFA des Compagnons du Devoir et du Tour de France, à Dijon ; le second a signé une embauche définitive auprès de Gilles, après trois ans de formation à ses côtés. La relève semble assurée, encore que pour lui, la retraite et le temps d'aller faire du canoë ne soient pas pour demain pour le plus grand bonheur des producteurs d'armagnac et des vignerons exigeants.

Source: Presselib

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