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-------------- Actualité --------------

L'époque Romane

Comprendre le langage symbolique des chapiteaux


Chapiteaux romans - Cloître de l'abbaye saint pierre de Moissac

Dans notre société actuelle ou la pression mondialiste tend à uniformiser la pensée par différentes propagandes médiatiques, il est de plus en plus difficile de penser en dehors des sentiers battus.

Nous sommes tellement saturés d'images que nous les avons banalisées, qu'elles nous parlent de moins en moins quand elles ne nous manipulent pas.

On peut déplorer le recul de la lettre au profit de l'image; on peut s'indigner de constater qu'en France bon nombre de jeunes demeurent pratiquement illettrés après plusieurs années d'école. Aujourd'hui, notre système éducatif nous oblige à apprendre les choses plutôt qu'à les ressentir.
Nous absorbons des informations sans jamais les avoir comprises en profondeur.

L'homme du Moyen Âge avait un autre code de valeur quant à l'image parce qu'il passait par le symbole qui permettait le ressenti et l'éveil.
L'homme du Moyen Âge était en relation avec le monde invisible.
Il avait accès au monde énergétique et était sensible aux vibrations émises.

Ce ressenti corporel, nous sommes obligés de le réapprendre pour retrouver des techniques, parce que nous avons perdu l'inné. Cette résonance avec la terre et le ciel.

Il existe jusqu'à la fin du XIIe siècle une véritable grammaire de l'image permettant de la décoder comme on décode un langage chiffré.

L'expression de l'image s'est développée à travers les trésors des miniatures des manuscrits, mais qui n'étaient pas accessibles à tout le monde.

C'est aussi au court du XIIe siècle que la sculpture va donner ses plus beaux chapiteaux. La richesse des églises romanes est comparable à celle d'un diamant aux multiples facettes, et l'on rencontre différents styles de chapiteaux: Chapiteau à godron, cubique ornemental, illustré, historié, bestiaire, floraux.



Chapiteau: historié


Chapiteau: bestiaire

Aussi dans ces églises romanes, les chapiteaux procèdent d'une symbolique complexe et d'une lecture précise quant à l'utilisation de certains de leurs ornements, notamment les motifs floraux selon les rythmes saisonniers.

Ainsi sur les chapiteaux, la plante sera schématisée, en fonction de la partie, racine, feuille ou fleur que l'on voudra privilégier. Sa représentation sera fonction de l'utilisation que l'on peut en faire: la feuille, la fleur, le fruit, la tige ou la racine donneront telle ou telle indication sur la médication à obtenir. La figuration exacte de la plante, ou de sa partie précise, sera un repère pour la pharmacopée et l'utilisation sur les symptômes physiques.
Les plantes représentées, sont le plus souvent celles propres à la région.



Chapiteau: décor de vigne et vendange

Tous ces chapiteaux floraux seront en règle générale éclairés par le soleil à la période de l'année ou les plantes représentées auront des vertus thérapeutiques. Pour d'autre plantes, l'éclairage sera l'heure en accord avec l'horloge florale local qui déterminera la cueillette de la plante dans la nature.

Lorsque nous remarquerons plusieurs représentations florales différentes sur un même chapiteau ou groupe de chapiteaux éclairés simultanément dans l'édifice, alors ces plantes seront utilisées ensemble.
Le monde des chapiteaux ne peut procéder que de la lumière, c'est pourquoi c'est la lumière du soleil qui en indique le mode d'emploi. La lumière en est l'instrument de la révélation.

Les bâtisseurs savaient regarder et observer les rythmes dans la nature et en tirer les enseignements utiles.

Mais, avant d'être la représentation d'un gigantesque herbier, ces chapiteaux de feuillages sont des émetteurs énergétiques qui utilisent les trois lois d'identité, de similitude et d'analogie pour soigner et guérir les gens, dans la mesure de leurs possibilités d'élévation spirituelle !

Chaque chapiteau comme un hologramme, possède en lui-même l'information énergétique de la plante médicinale qu'il représente.

Les plantes sculptées sur ces chapiteaux vont, par leurs formes, générer une vibration, un rayonnement énergétique dans l'espace, associée à la signature planétaire du lieu au moment de l'implantation de l'église, et c'est le travail de chacun, dans sa région, de comprendre comment et de quelle manière, les sculpteurs imagiers du Moyen Âge, par une connaissance parfaite des lois de similitude et d'analogie savaient canaliser dans un chapiteau l'énergie d'une simple plante, qui pouvait alors devenir source de régénération pour l'homme.

Au niveau de la lecture énergétique, l'évidence doit être la règle, et le ressenti de notre corps, doit être notre guide. On a beaucoup écrit sur les sirènes, et sur un chapiteau roman elle correspond à une nécessité, par rapport à l'endroit où elle est placée. La sirène est un être marin, qui a besoin d'eau pour vivre. Elle se trouve donc toujours située au dessus une rivière souterraine, et bien souvent, elle possède, une ou deux queues et celles-ci se croisent ou s'entrecroisent avec celles des sirènes voisines. Ces queues de sirènes vont alors nous indiquer l'endroit d'un croisement d'eau. De la même manière un croisement d'entrelacs va nous indiquer un point de croisement des énergies telluriques. Il nous revient de bien regarder pour comprendre.



Sirènes, chapiteau église Sainte-Eutrope à Saintes


Entrelacs chapiteau de Saint-Saturnin à Saint-Sornin

A cette époque, l'effort quotidien de l'existence parvenait à se confondre avec l'élan de l'âme et de la conscience par des hommes qui associaient encore les forces physiques de l'univers à l'admiration.

Les siècles ont passé, mais de très nombreuses églises médiévales sont toujours là, comme un témoignage de plénitude de vie et de rayonnement de l'éternité. Elles restent aujourd'hui des édifices de la pensée qui a su apprécier par delà l'harmonie de la pierre la révélation de l'esprit.

Edito: Savoir et patrimoine.

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