Michel Garcès et sa chienne Tina avec Guy Izard et Jecko. (JdI/JB)
De la terre à l'assiette, la truffe n'est pas un produit si rare
que cela dans le Tarn. La saison du champignon, qui garde encore tout son mystère, tire bientôt à sa fin. Rencontre avec un trufficulteur et un chef cuisinier.
Chênes verts, chênes pubescents, chênes michelin, tilleuls, noisetiers et charmes. Michel Garcès a planté ces essences il y a
une vingtaine d'années sur des terres calcaires qui lui appartenaient. Il chassait avec un ami dans l'Aude quand celui-ci lui
a suggéré de faire pousser des arbres truffiers. Sur sa truffière, Michel comptabilise environ 800 arbres, plantés petit à petit
sur ses 3 hectares de terres. Les derniers on trois ans. Cela lui amène un revenu d'appoint.
Depuis qu'il est à la retraite, il s'adonne plus souvent à sa passion en plein air. Tous les jours Michel emmène Tina,
sa chienne dressée pour la chasse aux truffes. Cette « bonne gardienne » chasse la truffe « depuis toujours ». Une vraie complicité les lient.
« Où elle est la truffe? »
Au pied des arbres truffiers reposent les précieuses pépites, fruit de la symbiose entre l'arbre et le champignon.
La saison de la truffe noire du Périgord (Tuber melanosporum) s'étend de mi-novembre à mi-mars. Michel répète à
Tina: « Où elle est la truffe? » Quand elle parvient à en trouver une, elle indique l'endroit en grattant la terre et
passe le relais à son maître pour qu'il la dégage. Et Tina a le droit à sa récompense. « Le chien ne la trouve que si
elle est mûre, si elle donne le parfum. »
Une truffe de 420g
Vent léger, une pointe de soleil et un sol sec, des conditions idéales. La récolte sera ensuite vendue pour que les trufficulteurs puissent
se faire connaître à travers des marchés locaux, avec un contrôle sévère. La plus grosse que Michel ait trouvé l'an dernier pesait 420g.
« La truffe garde tout son mystère », assure l'un des responsables qualité du syndicat des trufficulteurs du Tarn Guy Izard.
« Il y a une collaboration étroite entre les trufficulteurs et la recherche scientifique pour pour faire avancer la recherche sur
le mystère de la truffe. » Conseil des trufficulteurs: « Un jeune qui démarre, il faudrait qu'il plante les arbres 10 par 10 pour en
remettre entre deux au fur et à mesure. » Selon Guy Izard, pour se lancer dans cette activité, il faut « un peu de folie, beaucoup de
persévérance, de travail, de courage et de patience. » JB
« Les truffes se font rares ! »
Serge Bouthonnier, président du syndicat des trufficulteurs du Tarn répond à nos questions sur ce véritable or noir.
Cette saison est-elle une année à truffes?
« Cette année, la récolte a commencé en décembre. En janvier nous avons connu un petit coup de frein. Mais il y en a moins que d'habitude.
Combien de personnes cultivent la truffe dans le Tarn?
Notre syndicat regroupe 130 adhérents. Nous les comptons principalement sur le plateau cordais mais aussi à Lautrec, caucalières...
depuis quelques années, nous relançons la production de truffes dans notre département en plantant des arbres mycorisés. désormais
nous avons planté plus de 250 hectares. certes nous ne sommes pas un grand département producteur, mais nous nous défendons tout de même.
