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-------------- Actualité --------------

Balade guidée dans le secret des hôtels particuliers albigeois

L'hôtel Reynes



Vieil Alby. L'ouverture de la saison touristique est une belle occasion pour découvrir les trésors qui siègent dans Albi. Mais il faut détourner les yeux de la cathédrale et les lever à nouveau vers le ciel pour découvrir de multiples tours, signes de la présence de nombreux hôtels particuliers liés à l'histoire de la ville.

Plongée dans la Renaissance à l'hôtel Reynes

Dans son livre Les hôtels particuliers et les maisons du Vieil Alby du XIIe au XVIIIe siècle, Gérard Alquier, historien et président de l'association Alby patrimoine, décrit environ une vingtaine d'hôtels particuliers à Albi. La plupart appartenaient à des marchands qui se sont enrichis grâce au commerce du pastel en plein essor de la fin du XVe siècle jusqu'au XVIIe siècle. L'un des plus beaux hôtels particuliers, dont la cour est accessible au public, est situé rue Timbal. C'est l'une des étapes de la visite guidée sur ce thème, proposée depuis mi-avril par l'office de tourisme.

«Il aurait été construit en 1530 par la famille Reynes», raconte Nadine Fournac l'un des guides membre de l'Agit et du comité départemental du tourisme. Cette famille de riches marchands de pastel a donc racheté l'hôpital Saint-Jacques, qui avait la particularité d'avoir une tour, appelée tour d'orgueil, symbole de la réussite. «La famille Reynes va se faire construire d'autres parties tout en brique avec une grande loggia à l'italienne pour accueillir ses invités.» Autre trésor à découvrir depuis la cour: le buste de François 1er et de son épouse Éléonor d'Autriche, car Reynes avait été choisi pour accueillir le roi, qui finalement ne vint pas, préférant découvrir le vin de Gaillac ...

Vendu au début du XIXe et découpé en appartements, la ville d'Albi l'acquiert en 1925 pour la revendre à la chambre de commerce qui le réhabilitera. En 2010, la Chambre de commerce déménage et cède la place au Conseil départemental, qui y installa alors son comité du tourisme.




L'hôtel Séré de Rivières toujours habité

On peut pénétrer dans la cour lors des journées du patrimoine et parfois lors des visites guidées. Situé rue Saint-Clair, l'entrée de l'hôtel Séré de Rivières se fait côté rue Sainte-Cécile par un magnifique portail, encadré par des pilastres en nid d'abeille et surmonté d'un fronton Renaissance ouvrant sur une cour intérieure surmontée, à l'angle, d'une tourelle. L'hôtel Séré de Rivières, daté du XVIIe siècle, était la demeure de Raymond Séré, marchand qui développa l'activité textile et s'enrichit aussi par l'activité bancaire en pratiquant des prêts à intérêt.

Racheté en 1957 par le docteur Pierre Almaric et sa femme Jacqueline, très investis dans la sauvegarde du patrimoine, c'est aujourd'hui leur fille aînée, Maely, qui y habite. Elle accueille aussi les voyageurs dans ses chambres d'hôtes de la Tour Sainte-Cécile. Elle y reconstruit, brique après brique, une vie passée ailleurs, dans la fidélité à ses parents




L'hôtel du Castelnau et son puits

L'hôtel du Castelnau, situé rue des Prêtres, dans l'un des premiers quartiers de la ville, est construit en brique, avec plusieurs fenêtres très étroites. « C'est le quartier créé par l'évêque au début du XIVe siècle pour loger les prêtres, d'où le nom de la rue et d'une bonne partie du quartier », raconte Nadine Fournac. Le quartier servait aussi à démontrer la puissance de l'archevêché et a failli être détruit dans les années 1950. Il deviendra l'un des premiers secteurs classé de France après l'implication de Pierre Almaric qui créa l'association de sauvegarde du Vieil Alby. Au centre de la cour, accessible lors des visites guidées, il est possible de découvrir un puits. Le bâtiment dispose aussi d'un ”soleilhou”, ce grenier servant autrefois au séchage des récoltes, parfois du linge. Le bâtiment a été réhabilité par la municipalité en collaboration avec Tarn Habitat entre 1985 et 1989, servant depuis, de logements HLM.



Lapérouse et Toulouse-Lautrec...voisins

Près d'un siècle sépare la mort de Lapérouse de la naissance d'Henri de Toulouse-Lautrec. Mais les portes des hôtels particuliers des deux plus célèbres Albigeois se jouxtent. Situé rue Toulouse-Lautrec, l'hôtel Lapérouse, portant le nom du navigateur à la cour de Louis XVI, a connu de nombreux propriétaires successifs. C'est sa mère, Marguerite de Resseguier, qui rachète en 1780 la bâtisse pour son fils, Jean-François Galaup de Lapérouse, et y installer sa femme. Il appartenait à la famille d'Albert Dupuy, ancien évêque. Sa petite fille apporte l'hôtel en dot lors de son mariage avec Étienne de Fonvieille en 1693. Lapérouse ne revenant pas de son expédition du bout du monde, il n'y résidera que trois mois.

L'accès aux cours intérieures de ces deux immenses bâtisses n'est pas autorisé. Mais depuis l'autre côté du boulevard du général Sibille, l'on peut découvrir davantage la maison du Bosc, où est né le célèbre peintre en 1 864. La façade conserve deux tours et une portion du chemin de ronde des anciens remparts d'Albi.


L'hôtel de Saunal, une galerie d'art

Situé 38, rue de l'hôtel de ville, il voit l'intérieur de sa tour transformé en Musée pour tous et présente 65 toiles du peintre Raphaël Cordoba. L'artiste a consacré 25 ans de sa vie à rendre hommage aux plus grands peintres de l'histoire du XIVe siècle au XXe siècle et voulait partager son œuvre avec le plus grand nombre. Son souhait a été exaucé grâce à sa fille Catherine Cordoba, qui ouvrit ce musée en 2014 dans cette belle demeure qu'elle habite, réunissant six siècles de peinture en un seul lieu. C'est en gravissant les marches de la tour de l'hôtel particulier de Simon de Saunal, marchand de houblon, qui fit fortune avec le commerce du pastel, que l'on plonge dans les œuvres de Léonard de Vinci, Bruegel, Van Gogh ...

L'escalier de pierre du XVIe siècle en torsade et sa main courante ont été conservés, comme le reste des lieux « dans le plus grand respect du bâti ». « On a trouvé comment marier l'Histoire et histoire de l'art », sourit Catherine Cordoba.




L'hôtel Decazes et son escalier en pierre

Situé au 10, rue Toulouse-Lautrec, on peut avoir accès à la cour de l'hôtel Decazes lors des visites guidées. Le bâtiment abrite le foyer-logement de la Maison de l'amitié. L'imposant escalier de pierre et sa cour, dont le style transite entre Renaissance et classicisme, valent le détour. On peut encore apercevoir de nombreuses fenêtres à meneaux ainsi qu'une galerie ornée de balustres. À partir de 1853, cet hôtel particulier fut occupé par la congrégation religieuse bénédictine des Blandines qui prenaient en charge orphelins et femmes en difficulté jusqu'en 1987.

On doit sa construction à la riche famille David qui fut au XVIIe siècle la plus imposée d'Albi, dont Bernard, élu maire en 1683. Par union, l'hôtel sera propriété de la riche famille d'Assezat dont Edmond, maire de Terssac, vend la demeure à Joseph Léonard Decazes, ancien préfet et député du Tarn.




La maison Enjalbert, entre Moyen Âge et Renaissance

À l'angle de la rue des Pénitents et de la rue Timbal, à deux pas de la préfecture et de l'Hôtel Reynes, se dresse la maison Enjalbert, du nom de son propriétaire au XIXe siècle, bien connu des Albigeois, clients de la pharmacie qu'elle abritait. Cette demeure est l'exemple le plus abouti des maisons à colombage édifiées dans le Vieil Alby. À pied, on peut s'attarder sur la panoplie des décors Renaissance: fenêtres d'angle double avec pilastres surmontés de chapiteaux ioniques ou corinthiens, frontons triangulaires, consoles aux décors portant des masques, des losanges sont repris. Les nombreux détails de la magnifique porte d'entrée sont aussi à observer. Comme ces deux médaillons abritant la tête d'un homme et d'une femme.

Un détail vous sera fait observer en suivant la visite guidée: à vous de trouver le « Petit pisseur albigeois », sculpture énigmatique, et sa signification en rapport avec le pastel ...


Source: Le Journal d'Ici

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